Marie-Madeleine DURUFLÉ-CHEVALIER

Marie-Madeleine DURUFLÉ-CHEVALIER Née à Marseille en 1921, elle fut titulaire dès l’âge de onze ans de l’orgue de la cathédrale de Cavaillon (Vaucluse). Elle fit ses études au Conservatoire d’Avignon puis entra, en 1945, au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, où elle obtint un premier prix d’orgue en 1949 dans la classe de Marcel Dupré. Elle remporta peu après le Grand Prix International Charles-Marie Widor (orgue et improvisation). Elle devint suppléante de Marcel Dupré au grand orgue de Saint-Sulpice puis, mariée depuis peu avec Maurice Duruflé, fut nommée en 1953 conjointement avec son mari organiste de Saint-Étienne-du-Mont.

Durant plus de quarante années, leurs carrières de concertiste à tous deux devinrent indissociables dans l’esprit d’un public fidèle. Marie-Madeleine Duruflé était l’interprète privilégiée des œuvres de son mari et que de fois, pour leurs récitals d’orgue et leurs enregistrements, ils se partagèrent les claviers. Faut-il rappeler l’intégrale des œuvres de Bach (1965), un disque consacré à Vierne et à Tournemire (1962), un autre comportant six œuvres de Maurice Duruflé lui-même (1963) et combien d’inaugurations d’orgues…

Ses qualités d’interprète très personnelle sont bien connues et se révèlent peut-être plus encore dans les œuvres de Vierne, Tournemire, Dupré, Duruflé : finesse, intelligence, clarté, légèreté, lyrisme avec une virtuosité impeccable toute au service de l’œuvre elle-même et non pas – comme trop souvent chez d’autres – pour briller aux oreilles du public.

Marie-Madeleine Duruflé nous laisse aussi quelques œuvres dont elle est l’auteur : quelques pages destinées à l’orgue ou au piano ainsi que Six Fables de La Fontaine pour chœur à trois voix de femme.

Depuis ce grave accident de voiture, en 1975, qui devait empêcher Maurice Duruflé de poursuivre sa carrière de virtuose, Marie-Madeleine, qui avait été elle-même blessée mais moins gravement, fut encore davantage aux côtés de son mari ; elle demeura seule titulaire du grand orgue de Saint-Étienne-du-Mont à partir de 1986, puis céda dernièrement à son tour ses claviers à deux co-titulaires : Vincent Warnier et Thierry Escaich.

Tout comme au cours de mes trop rares relations avec Maurice Duruflé, j’ai toujours éprouvé dans mes échanges avec Marie-Madeleine la même admiration, la même gratitude et -je peux le dire- la même émotion : tant de gentillesse, tant de modestie et de délicatesse allant de pair avec un si grand talent.

Marie-Madeleine Duruflé a rejoint auprès de son mari, auprès d’Élisabeth  » la glorieuse cohorte des Saints « , selon ses propres termes, mais elle crée un grand vide dans notre monde de musiciens.

Marie-Madeleine Chevalier-Duruflé nous a quittés le 5 octobre 1999, treize ans après son mari Maurice Duruflé.

Joachim Havard de la Montagne (www.musimem.com)
(avec son aimable autorisation)

http://www.france-orgue.fr/durufle/

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